Benyamin Netanyahou face aux critiques internationales : entre défi et isolement

Tout au long de sa carrière, Benyamin Netanyahou a fait face à une série de critiques internationales concernant ses politiques, notamment la colonisation des territoires palestiniens, le traitement des Palestiniens, et ses offensives militaires dans la bande de Gaza. Plutôt que de plier sous la pression internationale, Netanyahou a souvent adopté une attitude de défi, rejetant les critiques et poursuivant ses objectifs politiques sans concession. Cet article explore comment Netanyahou a répondu aux critiques internationales et quelles ont été les conséquences de cette stratégie pour Israël sur la scène mondiale.

Un rejet systématique des résolutions de l’ONU

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a été l’une des principales plateformes de critique à l’encontre des politiques israéliennes, notamment concernant la colonisation et le traitement des Palestiniens. Depuis 1967, de nombreuses résolutions de l’ONU ont condamné l’occupation israélienne et la construction de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les qualifiant de violations flagrantes du droit international.

Sous le leadership de Benyamin Netanyahou, Israël a systématiquement rejeté ces résolutions. En particulier, Netanyahou a dénoncé la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2016, qui réaffirmait que les colonies israéliennes dans les territoires occupés étaient illégales. Plutôt que de s’y conformer, Netanyahou a qualifié cette résolution de “biaisée” et a accusé l’ONU d’avoir une attitude anti-israélienne.

Pour Netanyahou, les résolutions de l’ONU sont souvent perçues comme des attaques injustes contre Israël, ignorantes des menaces sécuritaires auxquelles le pays est confronté. En utilisant ce cadre, il a justifié son refus de coopérer avec l’organisation, affirmant que la sécurité nationale d’Israël ne pouvait pas être compromise par des pressions internationales.

L’alliance stratégique avec les États-Unis

L’une des principales raisons pour lesquelles Netanyahou a pu ignorer les critiques internationales est le soutien indéfectible des États-Unis, notamment sous l’administration Trump. Les relations entre Israël et les États-Unis se sont considérablement renforcées sous Trump, avec une série de décisions favorables à Israël, dont la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.

Cette alliance a permis à Netanyahou de défier les résolutions de l’ONU sans craindre de sanctions importantes. Les États-Unis ont utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité pour bloquer plusieurs tentatives de condamnation d’Israël. De plus, sous Trump, les États-Unis ont retiré leur financement de certaines agences de l’ONU, en signe de protestation contre ce qu’ils percevaient comme un parti pris contre Israël.

Grâce à cette relation étroite, Netanyahou a pu poursuivre sa politique de colonisation et ses opérations militaires à Gaza avec un soutien international crucial. Toutefois, cette dépendance à l’égard des États-Unis a également isolé Israël sur la scène mondiale, notamment en Europe, où les critiques concernant les politiques de Netanyahou se sont intensifiées.

Une rhétorique de défi face aux critiques de l’Union européenne

L’Union européenne (UE) a également été une source importante de critiques à l’encontre des politiques de Netanyahou, en particulier concernant la colonisation et le blocus de Gaza. L’UE a régulièrement appelé à la fin de la construction de colonies et a exprimé son soutien à une solution à deux États. En réponse, Netanyahou a souvent utilisé une rhétorique de défi, accusant l’UE de ne pas comprendre la réalité de la sécurité en Israël.

En 2019, après que l’Union européenne a critiqué les plans d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie, Netanyahou a rejeté ces critiques, affirmant que l’Europe suivait une “fausse ligne morale” et qu’Israël n’avait pas besoin de “leçons de morale” de la part de l’Europe. Ce type de réponse est caractéristique de la manière dont Netanyahou traite les critiques internationales : en inversant les rôles et en plaçant Israël en position de victime, il renforce son image de leader fort et inflexible.

Le rejet des critiques européennes a eu pour conséquence d’isolement diplomatique. Bien qu’Israël reste un partenaire commercial important de l’UE, les relations politiques se sont tendues sous le leadership de Netanyahou, et certains pays européens ont appelé à des sanctions contre Israël pour ses actions dans les territoires occupés.

Le défi face à la Cour pénale internationale

La Cour pénale internationale (CPI) a également été une source de tension pour Benyamin Netanyahou. En 2021, la CPI a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des crimes de guerre potentiellement commis par Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris pendant les offensives militaires à Gaza et la politique de colonisation.

Netanyahou a fermement rejeté la légitimité de cette enquête, accusant la CPI de partialité contre Israël. Il a déclaré que la CPI n’avait aucune juridiction sur Israël, qui n’est pas membre de la Cour, et a qualifié l’enquête de “perversité morale”. Netanyahou a également utilisé cette enquête pour renforcer son discours sur la victimisation d’Israël, affirmant que l’État juif était “sous attaque” par des institutions internationales biaisées.

Le refus de coopérer avec la CPI et le rejet de son enquête sont en ligne avec la stratégie plus large de Netanyahou consistant à ignorer les critiques des institutions internationales. Cependant, cette attitude pourrait avoir des conséquences à long terme pour Israël, en augmentant la pression internationale et en isolant encore davantage le pays sur la scène diplomatique.

Le rôle des accords d’Abraham dans la diplomatie israélienne

Bien que Netanyahou ait souvent été en désaccord avec les institutions internationales, il a également su utiliser la diplomatie pour renforcer la position d’Israël dans la région. En 2020, sous sa direction, Israël a signé les accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations avec plusieurs États arabes, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

Ces accords ont été salués comme un succès diplomatique majeur pour Netanyahou, car ils ont permis à Israël de briser son isolement dans le monde arabe sans faire de concessions sur la question palestinienne. En fait, les accords d’Abraham ont montré que certains États arabes étaient prêts à normaliser leurs relations avec Israël malgré l’absence de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien.

Pour Netanyahou, ces accords ont représenté une victoire politique majeure, lui permettant de renforcer son image de leader capable de changer les dynamiques régionales en faveur d’Israël. Cependant, les critiques affirment que ces accords ont contourné la question centrale du conflit israélo-palestinien et qu’ils n’ont pas contribué à une véritable paix durable dans la région.

L’isolement diplomatique croissant d’Israël

Bien que Netanyahou ait réussi à obtenir des victoires diplomatiques avec les accords d’Abraham et le soutien des États-Unis, ses politiques et son attitude de défi face aux critiques internationales ont également conduit à un isolement diplomatique croissant. En particulier en Europe, Israël a perdu de nombreux soutiens, en raison des politiques de colonisation et des opérations militaires à Gaza.

Le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), qui appelle à des actions économiques contre Israël pour son traitement des Palestiniens, a gagné en popularité dans certaines parties du monde, notamment en Europe et sur les campus universitaires américains. Bien que Netanyahou ait cherché à discréditer ce mouvement en l’accusant d’antisémitisme, son impact sur la réputation internationale d’Israël est indéniable.

En rejetant les critiques internationales et en adoptant une politique de défi, Netanyahou a renforcé sa base électorale en Israël, mais il a également isolé le pays sur la scène diplomatique, rendant plus difficile la coopération internationale sur des questions cruciales telles que le processus de paix.

Conclusion : entre défi et isolement

Tout au long de sa carrière, Benyamin Netanyahou a répondu aux critiques internationales par une attitude de défi, rejetant les résolutions de l’ONU, ignorant les enquêtes de la CPI, et accusant l’Union européenne et d’autres acteurs internationaux d’injustice envers Israël. Bien que cette stratégie ait permis à Netanyahou de renforcer son pouvoir interne et de maintenir une image de leader fort, elle a également conduit à un isolement diplomatique croissant pour Israël.

Les victoires diplomatiques, comme les accords d’Abraham, montrent que Netanyahou a su naviguer dans un contexte international complexe, mais les critiques persistantes concernant la colonisation, les offensives militaires et les violations des droits de l’homme continueront de peser sur Israël à long terme. Alors que Netanyahou reste une figure incontournable de la politique israélienne, la question demeure : à quel point le défi international de sa part aura-t-il des répercussions durables pour l’avenir d’Israël sur la scène mondiale ?