Benyamin Netanyahou – Ses méthodes douteuses de pour échapper aux poursuites judiciaires

Depuis de nombreuses années, Benyamin Netanyahou fait face à plusieurs accusations de corruption, fraude et abus de confiance, des affaires qui ont mis à l’épreuve son leadership et la stabilité de la politique israélienne. Cependant, malgré ces accusations, Netanyahou a su manœuvrer politiquement et légalement pour éviter des condamnations jusqu’à présent. Cet article explore les méthodes utilisées par Netanyahou pour échapper aux poursuites judiciaires, notamment en manipulant les institutions, en jouant sur la rhétorique politique, et en utilisant son pouvoir pour affaiblir ses opposants.

Manipulation des institutions judiciaires et législatives

L’une des principales méthodes de Benyamin Netanyahou pour se protéger des enquêtes judiciaires et des poursuites est la manipulation des institutions israéliennes, notamment le système judiciaire et le processus législatif. Depuis que des accusations de corruption ont commencé à émerger, Netanyahou et ses alliés politiques ont cherché à affaiblir l’indépendance du pouvoir judiciaire, particulièrement la Cour suprême.

En 2019, Netanyahou et les membres de son gouvernement ont proposé une série de réformes visant à limiter les pouvoirs de la Cour suprême, notamment en réduisant sa capacité à annuler des lois votées par la Knesset. Ces réformes auraient permis à Netanyahou de protéger son mandat et d’éviter toute ingérence judiciaire dans ses affaires personnelles. Bien que ces propositions aient provoqué une vive opposition au sein de la société israélienne, elles reflètent la volonté de Netanyahou de neutraliser toute institution capable de contrecarrer ses ambitions politiques et judiciaires.

Par ailleurs, Netanyahou a également cherché à influencer le ministère de la Justice et le bureau du procureur général. En 2019, il a nommé Amir Ohana, un fidèle allié politique, comme ministre de la Justice. Cette nomination a été perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de Netanyahou de prendre le contrôle de l’appareil judiciaire pour bloquer les enquêtes sur ses affaires de corruption.

Retarder les procès et utiliser des tactiques juridiques

Netanyahou a également utilisé diverses tactiques juridiques pour retarder les procès et échapper aux poursuites. Depuis que les accusations de corruption ont été formulées contre lui, ses avocats ont déposé de nombreuses requêtes et motions pour reporter les audiences et ralentir le processus judiciaire. Ces retards ont permis à Netanyahou de gagner du temps et de maintenir son emprise sur le pouvoir, tout en espérant que des circonstances politiques changeraient en sa faveur.

Les avocats de Netanyahou ont également cherché à discréditer les procureurs et les enquêteurs impliqués dans les affaires, en les accusant de partialité politique. En présentant les enquêtes comme des “chasses aux sorcières” menées par des opposants politiques, Netanyahou a tenté de détourner l’attention du fond des accusations et de se positionner en tant que victime d’un complot visant à le déstabiliser.

En parallèle, Netanyahou a utilisé son influence politique pour tenter de négocier des accords avec ses alliés parlementaires, visant à obtenir une immunité judiciaire. Bien que ces tentatives n’aient pas encore abouti, elles montrent comment il cherche à utiliser le pouvoir législatif pour se protéger des conséquences judiciaires.

L’utilisation de la rhétorique populiste

Pour renforcer sa position face aux accusations de corruption, Benyamin Netanyahou a adopté une rhétorique populiste qui vise à mobiliser sa base électorale et à discréditer ses adversaires. Dans de nombreux discours, il a dénoncé les enquêtes judiciaires comme étant des attaques politiques orchestrées par des élites hostiles à sa politique.

En utilisant un langage populiste, Netanyahou s’est présenté comme un leader fort, persécuté pour avoir défendu les intérêts du peuple israélien face à ses ennemis, tant internes qu’externes. Cette stratégie de victimisation a trouvé un écho auprès de ses partisans, qui voient en Netanyahou un leader charismatique, capable de protéger Israël contre les menaces sécuritaires, mais aussi contre un système politique perçu comme corrompu et biaisé.

En jouant sur la peur et en dénonçant ce qu’il appelle les “médias de gauche” et les “juges politisés”, Netanyahou a réussi à rallier une partie de la population à sa cause, créant un climat de méfiance envers le système judiciaire et les médias. Cette stratégie populiste lui a permis de maintenir une base électorale solide, malgré les preuves accablantes qui s’accumulent contre lui dans les affaires de corruption.

Les alliances politiques et le soutien international

Au-delà des manœuvres judiciaires et de la rhétorique populiste, Benyamin Netanyahou a également utilisé ses alliances politiques pour se maintenir au pouvoir et échapper aux poursuites. En Israël, il a su former des coalitions avec des partis religieux et de droite, notamment le Shas et le Judaïsme unifié de la Torah, qui lui ont apporté un soutien crucial à la Knesset. Ces alliances lui ont permis de rester en fonction, même lorsque son gouvernement était fragilisé par les scandales de corruption.

Sur le plan international, Netanyahou a cultivé des relations étroites avec des dirigeants étrangers, en particulier aux États-Unis. Sous la présidence de Donald Trump, Netanyahou a bénéficié d’un soutien sans faille de la part de Washington, ce qui a renforcé sa position en Israël. En utilisant ses relations internationales comme levier, Netanyahou a pu se présenter comme un leader indispensable sur la scène mondiale, capable de défendre les intérêts d’Israël dans des négociations internationales, notamment en ce qui concerne l’Iran et les accords de paix avec les États arabes.

Ce soutien international a également permis à Netanyahou de détourner l’attention des affaires internes, en projetant une image de chef d’État respecté sur la scène diplomatique. Les succès diplomatiques, tels que les accords d’Abraham, ont contribué à renforcer sa stature en Israël, atténuant les effets des scandales de corruption.

Les manifestations contre Netanyahou : une résistance populaire

Malgré ses efforts pour échapper aux poursuites, Benyamin Netanyahou a également été confronté à une opposition croissante au sein de la population israélienne. Depuis 2020, des manifestations massives ont eu lieu à travers le pays, réclamant sa démission en raison des accusations de corruption. Ces manifestations, parfois appelées les “protestations Balfour” en référence à la résidence officielle du Premier ministre, ont réuni des milliers d’Israéliens de divers horizons politiques.

Les manifestants accusent Netanyahou de s’accrocher au pouvoir pour éviter de faire face à la justice, tout en mettant en péril la démocratie israélienne. Ils dénoncent également son traitement de la crise économique et sanitaire liée à la pandémie de COVID-19, qu’ils jugent insuffisant et opportuniste.

Ces protestations reflètent un mécontentement croissant face à l’influence prolongée de Netanyahou et à sa gestion des affaires publiques. Bien qu’il ait réussi à maintenir une base électorale solide, une partie importante de la population réclame des réformes et un renouvellement politique, estimant que Netanyahou incarne la corruption et l’abus de pouvoir.

L’avenir de Netanyahou : fin de règne ou survie politique ?

Malgré les accusations de corruption et les manifestations populaires contre lui, Benyamin Netanyahou reste une figure centrale de la politique israélienne. Son avenir dépendra en grande partie de l’évolution des enquêtes judiciaires et des procès en cours, ainsi que de sa capacité à maintenir le soutien de ses alliés politiques.

Il est possible que Netanyahou cherche à obtenir un nouveau mandat politique pour continuer à bénéficier de l’immunité judiciaire, ou qu’il tente de négocier un accord avec le système judiciaire pour éviter une condamnation. Quoi qu’il en soit, les méthodes qu’il a utilisées jusqu’à présent montrent qu’il est prêt à tout pour préserver son pouvoir et échapper aux conséquences de ses actions.

Conclusion : une bataille juridique et politique sans fin

Benyamin Netanyahou a réussi à échapper aux poursuites judiciaires grâce à une combinaison de manipulation des institutions, de retards dans les procès, et de stratégies populistes. Cependant, la pression exercée par les enquêtes judiciaires, les manifestations populaires, et l’opposition politique pourrait finalement rattraper celui qui est resté au sommet du pouvoir israélien pendant tant d’années.

Le parcours de Netanyahou illustre comment un leader peut utiliser les rouages du pouvoir à son avantage pour échapper à la justice. Mais à mesure que les scandales se multiplient et que la société israélienne devient de plus en plus divisée, il reste à voir si Netanyahou pourra continuer à se maintenir au sommet ou s’il finira par être contraint de rendre des comptes.