L’assassinat des leaders du Hezbollah par Israël

Depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, le conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban a pris une nouvelle dimension. Cette escalade de la violence a conduit Israël à intensifier sa politique d’assassinats ciblés visant les dirigeants du Hezbollah, une organisation paramilitaire libanaise soutenue par l’Iran, qui reste un acteur clé de la résistance anti-israélienne au Liban et au-delà.

Contexte : Le Hezbollah et la montée des tensions en octobre 2023

Le 7 octobre 2023 a marqué une attaque majeure du Hamas contre Israël, entraînant une réponse militaire israélienne massive à Gaza. Cet événement a également ravivé les tensions avec le Hezbollah, basé au sud du Liban, en raison du soutien de l’organisation à la cause palestinienne et de son alignement avec l’Iran. Des échanges d’artillerie et de missiles ont rapidement eu lieu entre Israël et le Hezbollah le long de la frontière libanaise, exacerbant la situation régionale.

Depuis cette date, Israël a affirmé que ses frappes avaient pour objectif de neutraliser les infrastructures militaires du Hezbollah et d’éliminer des cibles stratégiques. Parmi ces cibles se trouvent des leaders militaires de premier plan.

Les assassinats récents : opérations israéliennes ciblées

1. Hassan Ali Shara’a (octobre 2023)

L’un des assassinats les plus médiatisés depuis le 7 octobre 2023 a été celui d’Hassan Ali Shara’a, un commandant du Hezbollah considéré comme l’un des principaux architectes des attaques de roquettes depuis le Liban. Le 20 octobre 2023, Shara’a a été tué dans une frappe aérienne israélienne près de la ville de Nabatieh, au sud du Liban. Cette opération, attribuée au Mossad, visait à éliminer la menace immédiate posée par les tirs de roquettes visant le nord d’Israël. Shara’a était reconnu pour son rôle dans la coordination des unités de missiles du Hezbollah, et sa mort a été perçue comme un coup sévère pour l’organisation.

2. Ahmad al-Muhaysini (octobre 2023)

Un autre leader important du Hezbollah, Ahmad al-Muhaysini, a été tué lors d’une frappe aérienne le 25 octobre 2023, dans la région de la Bekaa au Liban. Al-Muhaysini était responsable de la logistique militaire et des opérations transfrontalières. Il jouait un rôle crucial dans l’approvisionnement en armes et en munitions provenant de l’Iran et destinées à l’utilisation par le Hezbollah. Son élimination a affaibli la chaîne de commandement opérationnel de l’organisation, particulièrement en ce qui concerne ses capacités à gérer les attaques de longue portée contre Israël.

3. Abou Abbas (octobre 2023)

Le 29 octobre 2023, Abou Abbas, un haut commandant de l’unité des forces spéciales du Hezbollah, a également été tué dans une frappe aérienne israélienne près de la frontière israélo-libanaise. Abbas était un vétéran de la guerre de 2006 et avait été impliqué dans plusieurs opérations de sabotage contre les positions israéliennes. Son assassinat a fait suite à une série d’attaques transfrontalières entre Israël et le Hezbollah, exacerbant les tensions dans la région.

Réaction du Hezbollah et promesse de représailles

Comme à chaque fois qu’un de ses hauts responsables est tué, le Hezbollah a promis des représailles contre Israël. Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a prononcé un discours le 30 octobre 2023, dans lequel il a juré de venger ces assassinats, déclarant que les actions d’Israël ne resteraient pas impunies et que “le sang des martyrs sera vengé dans le feu de la résistance”. Cependant, le Hezbollah doit également faire face à une pression internationale pour éviter une guerre totale au Liban, ce qui a conduit à une réponse mesurée jusqu’à présent.

Malgré ces menaces, le Hezbollah semble éviter pour l’instant une confrontation ouverte à grande échelle, préférant des actions ponctuelles et symboliques pour garder une pression constante sur Israël. Les attaques transfrontalières, bien que régulières, n’ont pas encore conduit à une guerre généralisée, mais les assassinats de figures militaires clés augmentent progressivement la tension dans la région.

La justification israélienne et le cadre stratégique

Les assassinats récents sont justifiés par Israël comme des mesures de défense préventives. Le gouvernement israélien a affirmé que les leaders du Hezbollah étaient directement impliqués dans la planification et la conduite d’opérations visant le territoire israélien, notamment par le lancement de roquettes et de missiles depuis le Liban.

Cette politique d’assassinats ciblés fait partie d’une stratégie israélienne plus large visant à perturber les capacités militaires du Hezbollah, en particulier son réseau de commandement et de contrôle, ses infrastructures d’armement, et ses unités d’élite responsables des attaques contre Israël.

Israël cherche à minimiser les capacités d’attaque du Hezbollah tout en évitant une guerre à grande échelle avec le Liban, un pays déjà affaibli par des crises politiques et économiques. Cependant, ces assassinats risquent également d’enflammer davantage le conflit, en particulier si les représailles du Hezbollah provoquent une escalade majeure.

Répercussions géopolitiques et craintes d’une guerre régionale

L’assassinat de leaders du Hezbollah depuis le 7 octobre 2023 a des implications géopolitiques significatives. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre plus large de la lutte d’influence entre Israël, le Hezbollah, et l’Iran, qui soutient largement le groupe libanais. Les récentes tensions ont conduit à des appels internationaux à la retenue, car un conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah pourrait déstabiliser toute la région.

Les dirigeants iraniens, en particulier, ont fermement condamné les actions d’Israël et averti que toute escalade supplémentaire pourrait entraîner une réaction de la part de l’Iran et de ses alliés. En outre, les pays arabes voisins suivent de près l’évolution de la situation, craignant qu’une nouvelle guerre n’entraîne un afflux de réfugiés et ne déstabilise encore plus le Moyen-Orient.

Depuis le 7 octobre 2023, les assassinats de leaders du Hezbollah par Israël ont intensifié les tensions dans la région. Ces opérations, bien qu’efficaces pour perturber temporairement les capacités militaires du Hezbollah, n’ont pas réussi à réduire la menace globale que l’organisation fait peser sur Israël. Le cycle de violence continue, avec chaque assassinat entraînant des menaces de représailles et risquant de provoquer une guerre plus large entre Israël, le Hezbollah et potentiellement l’Iran. Dans ce climat de tensions extrêmes, la question de savoir si ces assassinats peuvent empêcher un conflit à grande échelle ou s’ils alimentent davantage la violence reste ouverte.