Les effets de la guerre à Gaza sur l’économie israélienne depuis le 7 octobre

Depuis le début des hostilités à Gaza le 7 octobre 2023, l’économie israélienne a subi de lourdes conséquences dans plusieurs secteurs clés. Bien qu’Israël ait une économie robuste et diversifiée, le conflit actuel a créé un impact négatif sur des aspects économiques tels que les dépenses militaires, les pertes de productivité, les investissements étrangers, et la confiance des marchés. Cet article explore ces répercussions en se basant sur des chiffres concrets depuis le début des événements.

1. Augmentation des dépenses militaires

Les affrontements à Gaza ont conduit Israël à accroître de manière significative son budget de défense. Depuis le 7 octobre, les dépenses militaires d’Israël ont dépassé les 5 milliards de dollars. Cette somme couvre l’opération des forces armées, le déploiement du Dôme de Fer, l’utilisation de munitions et les opérations aériennes contre les cibles à Gaza. Chaque interception d’une roquette par le Dôme de Fer coûte environ 50 000 dollars, et l’intensité des échanges de tirs a multiplié ces coûts.

Les mobilisations massives des réservistes israéliens, qui représentent plus de 360 000 soldats appelés à soutenir les forces armées régulières, alourdissent encore le fardeau budgétaire. Ces dépenses doivent être financées par l’État, ce qui entraîne des déficits budgétaires accrus et une nécessité probable d’augmenter les impôts ou de diminuer les investissements dans d’autres secteurs civils.

2. Pertes de productivité et impact sur le secteur privé

Le conflit a paralysé une partie de l’économie israélienne. Les secteurs du commerce et de l’industrie ont été particulièrement touchés, notamment dans le sud du pays, à proximité de Gaza, où les activités économiques sont presque à l’arrêt. Le coût des pertes de productivité depuis le début du conflit est estimé à environ 1 milliard de dollars.

Les fermetures temporaires d’usines, l’arrêt de la logistique et les absences de travailleurs mobilisés dans l’armée ou réfugiés dans des abris de sécurité ont fortement affecté la production industrielle. Selon l’Association des Manufacturiers d’Israël, le secteur manufacturier a déjà perdu 20% de sa capacité de production dans certaines régions.

3. Effets sur le tourisme et la consommation intérieure

Le secteur du tourisme, une source de revenus importante pour Israël, a été gravement affecté par la guerre. Depuis le 7 octobre, plus de 80% des réservations touristiques pour les mois de novembre et décembre ont été annulées. Des dizaines de milliers de visiteurs ont quitté le pays précipitamment, et les compagnies aériennes internationales ont suspendu ou réduit leurs vols à destination d’Israël. Cela a entraîné une baisse estimée à 500 millions de dollars de revenus dans le secteur touristique en l’espace de quelques semaines.

Sur le plan de la consommation intérieure, les tensions sécuritaires ont conduit à une diminution de la fréquentation des commerces. Les centres commerciaux, restaurants, et autres lieux publics voient une réduction significative de leur chiffre d’affaires. La baisse de la consommation domestique pourrait réduire le produit intérieur brut (PIB) de 1 à 2 points de pourcentage au quatrième trimestre 2023, selon les prévisions des économistes.

4. Investissements étrangers et marchés financiers

La guerre a également fait chuter la confiance des investisseurs internationaux. Les actions israéliennes sur les marchés mondiaux ont perdu de leur valeur, avec une baisse significative de 8% de l’indice Tel Aviv 35 depuis le début des hostilités. Les investisseurs étrangers, inquiets des risques liés à l’instabilité géopolitique, ont retiré ou gelé certains de leurs investissements, particulièrement dans les secteurs de la technologie et de l’immobilier.

La monnaie israélienne, le shekel, a subi une forte dépréciation par rapport au dollar américain, perdant plus de 10% de sa valeur depuis le début de la guerre. La Banque d’Israël a dû intervenir en injectant des milliards de dollars sur les marchés pour tenter de stabiliser la devise.

5. Impact sur l’agriculture et les exportations

Les zones agricoles du sud d’Israël, proches de Gaza, sont parmi les plus touchées par le conflit. Les agriculteurs ont dû abandonner leurs exploitations en raison des menaces sécuritaires, ce qui a provoqué la perte de plusieurs millions de tonnes de récoltes. Les exportations agricoles israéliennes, notamment les fruits et légumes, ont chuté de 15% au cours des deux premières semaines du conflit, entraînant une perte de 250 millions de dollars.

Les exportations technologiques, un pilier de l’économie israélienne, subissent également les répercussions du conflit, notamment en raison de la perturbation des chaînes d’approvisionnement et de la réticence des investisseurs internationaux à conclure de nouveaux contrats dans un contexte d’instabilité.

6. Répercussions à long terme

Outre les effets immédiats, la guerre à Gaza aura probablement des répercussions à long terme sur l’économie israélienne. L’instabilité politique et la perception d’un conflit non résolu pourraient décourager les investissements étrangers dans certains secteurs, comme l’immobilier et les technologies de pointe. De plus, la dette publique, déjà en augmentation en raison de la pandémie de Covid-19, pourrait encore s’aggraver, affectant la capacité d’Israël à financer ses programmes sociaux et économiques à long terme.

Depuis le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza a entraîné des conséquences économiques considérables pour Israël. Entre l’augmentation des dépenses militaires, les pertes de productivité, la chute du tourisme, la dépréciation du shekel et la baisse des exportations, les effets de ce conflit se font sentir dans presque tous les secteurs de l’économie israélienne. Si la situation perdure, les coûts économiques de cette guerre risquent de s’accumuler et de fragiliser davantage l’économie du pays à long terme. Les prochaines mesures économiques du gouvernement seront cruciales pour limiter l’impact de cette guerre sur la stabilité économique d’Israël.