Les origines du Front National en France

Le Front National (FN), aujourd’hui renommé Rassemblement National (RN), est un parti politique français fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen et plusieurs autres militants issus de la droite radicale. Le FN est né dans un contexte où la France connaissait des bouleversements sociaux et politiques liés notamment à la décolonisation, aux questions migratoires, et aux changements dans l’économie mondiale. Ses fondateurs voulaient créer un mouvement capable de rassembler les différentes factions de l’extrême droite en France, incluant des monarchistes, des nationalistes, et des anciens membres de l’Algérie française, unis par un rejet de l’immigration, du multiculturalisme, et du communisme.

Contexte historique

1. Les années 1960-1970 : Le FN émerge à une époque où la France traverse une période de transformation rapide. La guerre d’Algérie et la fin de la colonisation entraînent un afflux de rapatriés français et de travailleurs immigrés. Ce contexte nourrira les idées nationalistes et xénophobes qui constitueront l’une des bases idéologiques du Front National.
2. La crise économique des années 1970 : Avec la montée du chômage et des difficultés économiques après le choc pétrolier de 1973, le FN parvient à toucher une partie de la population inquiète pour son avenir économique et social.

Les principales idéologies du FN

Le FN s’est d’abord positionné comme un parti nationaliste, anti-immigration et anti-communiste. Parmi ses thèmes centraux figurent :

• La préservation de l’identité nationale, souvent associée à une opposition à l’immigration massive.
• La restauration de l’ordre et de la sécurité, avec une approche rigide sur les questions de criminalité.
• Le rejet de l’Union européenne et du mondialisme, jugés comme menaçant la souveraineté française.
• Une certaine nostalgie de la France coloniale, notamment à travers les prises de position de Jean-Marie Le Pen sur l’Algérie française et la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale.

Les déclarations choc des membres du FN

Depuis sa fondation, le FN a été marqué par des propos souvent controversés et choquants, principalement prononcés par son fondateur, Jean-Marie Le Pen, mais aussi par d’autres membres du parti.

Jean-Marie Le Pen

1. Relativisation de la Shoah : L’une des déclarations les plus marquantes de Jean-Marie Le Pen est survenue en 1987 lorsqu’il a qualifié les chambres à gaz de la Seconde Guerre mondiale de « détail de l’histoire ». Cette phrase a provoqué une indignation massive et a conduit à sa condamnation judiciaire pour minimisation des crimes contre l’humanité.
2. Propos xénophobes et racistes : Jean-Marie Le Pen a régulièrement été accusé de tenir des propos racistes. Par exemple, en 1996, il a déclaré que « Monseigneur Ebola peut régler le problème de l’immigration en trois mois », en référence à la maladie mortelle qui sévissait à l’époque.

Marine Le Pen

Marine Le Pen, qui a pris la présidence du parti en 2011, a tenté de dédiaboliser l’image du FN, notamment en excluant certaines figures controversées et en mettant son père à distance. Cependant, elle-même a parfois tenu des propos polémiques :

• Comparaison de l’occupation allemande avec les prières de rue des musulmans : En 2010, Marine Le Pen a comparé les prières de rue des musulmans à l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a suscité une forte réaction publique.

Autres membres du FN

De nombreux autres cadres du FN/RN ont également fait des déclarations chocs, souvent liées à des propos sur l’immigration, l’islam, et la sécurité :

• Gilbert Collard, député proche du FN, a à plusieurs reprises tenu des propos polémiques sur les migrants et l’islam.
• Bruno Gollnisch, ancien cadre du parti, a été condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, notamment en remettant en cause certains aspects de la Shoah.

Le Front National a su capitaliser sur les inquiétudes d’une partie de la population française face aux changements économiques, sociaux et culturels. Cependant, il reste un parti régulièrement associé à des déclarations polémiques, particulièrement sur des sujets sensibles comme l’immigration, la sécurité, et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Bien que Marine Le Pen ait tenté de modérer l’image du parti, les déclarations chocs de ses membres, passées et présentes, continuent d’alimenter le débat public en France.